lundi 27 février 2012

La compagnie turque Brightwell Holdings, consternée par l'attitude de General Motors, jette l'éponge pour le rachat de Saab

Alors que demain doit avoir lieu la dernière conférence de presse des administrateurs de Saab au cours de laquelle nous pouvons espérer au mieux - il me semble - qu'ils annonceront un report de la décision sur la poursuite du processus de liquidation en vue d'un rachat éventuel,  la société d'investissement turque Brightwell Holdings , qui a fait beaucoup parler de ses intentions sur Saab, a annoncé ce soir au journal en ligne DI.SE qu'"elle retirait son offre pour Saab Automobile et ce après que GM, qui a conservé les licences technologiques des Saab 9-3, 9-4X et 9-5, se soient montrés réticents à coopérer".

Le plan était de racheter Saab Automobile et de réemployer la majorité des employés de Saab, selon le porte-parole de la société d'investissement et membre du conseil d'administration Zamier Ahmed. Mais cela ne pourra pas se produire.
"L'offre a été retirée. Nous avons été en contact avec les administrateurs. Face à l'attitude de GM, nous ne pouvons pas continuer », a déclaré Ahmed Zamier à DI.SE ce lundi soir.

"Tout était planifié et nous attendions une approbation finale de GM. Leur comportement a changé à la dernière minute. Malheureusement, je dois dire que je n'ai jamais connu une telle façon de faire pour une entreprise de cette taille", a déclaré Ahmed Zamier qui ne cache pas sa déception. 
La tentative de parvenir à un accord sur le maintien des licences technologiques indispensables dont GM détient les droits et sur la production de la Saab 9-4X n'a pas abouti à des résultats concrets, selon Zamier Ahmed : "nous aimerions avoir une réponse de General Motors, à savoir qu'ils veulent coopérer".
Zamier Ahmed a auparavant déclaré qu'il avait des discussions avec GM et que les signaux étaient jusque là positifs. Selon lui, il a été en contact avec les membres de la haute direction de GM qu'il a également rencontrés à Detroit. 

On espérait pouvoir présenter une réponse favorable de la part de GM ce jeudi, avec une offre de rachat de Saab...
Mais Brightwell ne voit désormais aucun moyen que Saab puisse retomber sur ses pieds sans la remise en production des modèles 9-3, 9-5 et 9-4X. 
"Notre intention a toujours été de racheter Saab pour que Saab survive, nous avions besoin pour cela de démarrer immédiatement la production. Je ne peux pas imaginer comment la production pourrait repartir sans la coopération d'une partie de GM", a déclaré Ahmed Zamier. 
Selon lui, une équipe de 36 personnes ont travaillé sur l'audit financier et économique de Saab et sur un plan d'affaires toutes ces dernières semaines - un travail qui a coûté plusieurs millions [dizaines de milliers d'€] (...) 
"Nous avons mis un plan sur la table pour que Saab survive. GM n'a pas seulement démontré qu'ils sont réticents à coopérer. Leur attitude me conduit à conclure aussi que GM veut tuer Saab", a déclaré Ahmed Zamier. (...) 
"Tout le monde n'a cessé de travailler avec nous - les administrateurs, les liquidateurs et les personnes de chez Saab. Nous étions prêts à investir des centaines de millions d'euros, mais, malheureusement, GM poursuit une autre objectif", a déclaré Ahmed Zamier.
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Ok, je mentirais si je disais que je suis surpris 1) que Brightwell Holdings abandonne et 2) que GM puisse souhaiter "tuer Saab".

Brightwell n'était pas à mes yeux un candidat crédible malgré le soutien de Victor Muller.

Je ne sais pas à quel point Youngman l'est beaucoup plus en ce qui concerne la survie de la marque Saab honnêtement, mais je sais qu'ils veulent la technologie et sont prêts en payer le prix fort. Reste que BMW - intéressé aussi par la plateforme PhoeniX - pourrait leur emboîter le pas sauf à ce qu'ils, les chinois, prouvent que vraiment ils veulent et peuvent faire repartir Saab. On arrive bientôt à la fin du massacre de cette marque. Heureux sont ceux qui ont encore la foi!

A voir : le superbe reportage de la fameuse émission britannique Top Gear

ou pourquoi nous sommes Saab


...A voir ou revoir si vous ne l'avez pas encore revue 3 fois depuis ce matin :)= 

Su-per-be émission sur Saab par des passionnés de l'automobile, qui, comme tout passionné de l'automobile, ne peuvent que profondément regretter l'idée d'une page qui se tourne inéluctablement dans l'histoire de l'automobile avec la disparition de Saab. Bravo pour ce superbe film!


Vive Saab !
"Personne ne peut comprendre pourquoi une Saab
coûte si cher jusqu'au jour où il a un accident de voiture"
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Tout n'est pas parfait dans le reportage, quelques petites omissions ou erreurs mais globalement il rebat certaines idées bêtement reçues en France particulièrement sur le "rebadgage" des derniers modèles notamment.... La fin du reportage ouvre une note d'espoir sur la nouvelle société de pièces détachées (Saab Parts AB) et une petite possibilité de rachat qui existe : "finger crossed!"

jeudi 23 février 2012

Scania veut racheter Saab

... Selon le billet humoristique du récent blog PhoeniX - a future for Saab. :)

Of course, c'est de l'humour ironique sur la force d'influence d'un autre blog saabiste très célèbre lui. En lien avec la rumeur sur BMW, sans doute.

mercredi 22 février 2012

Vers une alliance PSA-GM??? (La Tribune)

1) Savent-ils où ils (PSA) mettent les pieds?

2) Y a-t-il un rapport avec la rumeur sur BMW et Saab?


PSA "est en discussions avec General Motors", affirme à la Tribune une source officieuse. Ces discussions, qui "durent depuis quelques mois", semblent "avancées". Menées jusqu'ici dans la plus grande discrétion, elles visent "une alliance, pas des coopérations ponctuelles", selon nos informations. Lors de la présentation des résultats financiers de PSA mercredi 15 février, son président Philippe Varin avait surpris les experts par un discours terne, cantonné à quelques annonces d'économies à court terme, sans vision stratégique capable de redynamiser des équipes passablement démoralisées. Tout simplement parce... qu'il n'avait encore rien à dire! C'était trop tôt.

La famille Peugeot doit donner son aval

En effet, les discussions "n'ont pas encore abouti. Il n'y a pas d'accord à ce stade". Et, comme toujours en pareil cas, lesdites discussions peuvent toujours échouer in fine. La famille Peugeot, qui détient 30,9% du capital et 48,3% des droits de vote du groupe tricolore, doit en effet avaliser un accord qui peut paraître a priori extrêmement déséquilibré. GM est en effet... deux fois plus gros (en chiffre d'affaires) que le français. En cas de conclusion positive des discussions, une annonce officielle pourrait même être faite début mars à l'occasion du prochain salon de l'auto de Genève.

Ce n'est donc pas pour admirer les nouveaux modèles que Philippe Varin s'est rendu début janvier au salon automobile de Detroit, dans le Michigan. Il a pris le vol direct d'Air France le dimanche 8 et est rentré à Paris par celui du mardi 10 au soir - sur lesquels nous l'avons croisé. Le président de PSA s'est rendu a priori dans la capitale de l'industrie automobile américaine... pour y rencontrer les patrons de GM.

Manque d'assise internationale

Après de longues négociations pour une alliance stratégique avec le japonais Mitsubishi, dont l'échec a été annoncé il ya quasiment deux ans jour pour jour, Philippe Varin apparaît tenté par un rapprochement avec le premier constructeur automobile mondial. En pleine crise, incapable de financer les investissements qu'exige un nécessaire déploiement intercontinental - il vient de retarder un projet d'implantation en Inde -, le groupe automobile français est à la recherche d'un second souffle.

PSA manque d'assise internationale, alors que 58% de ses ventes sont réalisées en Europe, où, en 2011, il a enregistré le plus faible taux de pénétration depuis au moins quinze ans. Dangereux, car PSA  réalise sur l'Ancien continent l'essentiel de ses marges. S'il a gagné un peu d'argent en Chine l'an dernier avec un (petit) bénéfice opérationnel de 145 millions d'euros, il en a perdu en Amérique latine, mais aussi en Russie. PSA reste d'ailleurs un acteur relativement petit sur les marchés émergents structurellement porteurs. Il détient 5,5 % à peine du gâteau latino-américain, 3,4 % seulement du marché chinois. Même chose en Russie, avec une petite part de 2,7 %.

Isolé malgré ses coopérations

Le problème fondamental de PSA, c'est qu'il reste isolé sur la scène internationale, face aux Volkswagen, GM, Toyota ou à l'Alliance Fiat (utilitaires), Ford (diesels), Toyota (petites voitures), BMW (moteurs à essence, technologie hybride), Mitsubishi (véhicules électriques et 4x4). Eurocentré, spécialisé dans les véhicules petits et compacts qui sont les plus sensibles à la concurrence internationale et au facteur coûts, PSA pâtit d'une rentabilité structurellement faible. Philippe Varin a annoncé la semaine dernière une perte opérationnelle pour la division automobile de 92 millions d'euros sur l'année 2011, avec un déficit de 497 millions sur le seul second semestre. La marge est donc négative de - 0,2 % sur l'année et de - 2,5 % sur la deuxième partie de 2011.

Fort taux d'endettement

Heureusement, les autres activités (logistique de Gefco, Banque PSA Finance, éqquipements de Faurecia) ont permis à PSA de sauver les meubles. Du coup, le résultat opérationnel au niveau de l'ensemble du groupe est positif sur l'année de 1,31 milliard, avec un bénéfice net de 588 millions. Il n'empêche : le flux de trésorerie du constructeur s'est révélé négatif de 1,6 milliard et la dette nette a triplé à 3,36 milliards au 31 décembre dernier. Le taux d'endettement grimpe à 23 %.
 

Bénéfice net record pour GM

General Motors, lui, a affiché des profits record l'an dernier. Après 90 milliards de dollars (70 milliards d'euros) de pertes cumulées et avoir dû son salut à la protection de la loi américaine sur les faillites (Chapitre XI), GM gagne aujourd'hui énormément d'argent... en Amérique du nord où ses ventes s'accroissent. Il a réussi à y stopper l'érosion de sa pénétration. Sous perfusion des 50 milliards de dollars (40 milliards d'euros) d'aide fédérale et des restructurations à la hache permises par la procédure de sauvegarde dite du chapitre 11, GM a affiché  l'an dernier un bénéfice net de 7,6 milliards de dollars (5,8 milliards d'euros). S'il est très profitable sur son marché intérieur, GM est toutefois  déficitaire en Amérique latine  et... surtout en Europe depuis plus de dix ans. Il y a enregistré un déficit avant impôts de 700 millions de dollars (540 millions d'euros) l'an passé. Le groupe a récemment annoncé d'ailleurs qu'il était en discussions avec les syndicats en Europe pour une nouvelle restructuration.
 

Opel en grave difficulté

Sa filiale allemande Opel (et sa marque soeur britannique Vauxhall) ne parvient pas à enrayer la chute de ses parts de marché (7,3% hors Chevrolet en 2011, contre plus de 10% il y a dix ans) et se trouve toujours en surcapacités, malgré des plans à répétition, dont la récente fermeture de l'usine belge d'Anvers. GM avait déjà tenté vainement de marier Opel et Fiat au début des années 2000, puis de vendre sa filiale germanique à l'équipementier canadien Magna allié à des intérêts russes en 2009... avant de sa raviser in extremis.
 

Synergies, mais casse sociale possible

Cette possible alliance entre GM, qui avait naguère négocié en vain un rapprochement avec l'Alliance Renault-Nissan, et PSA ne se fera pas sans mal. Un rapprochement d'Opel et PSA en Europe peut certes permettre de fortes économies d'échelle, mais il risque aussi de provoquer une forte casse sociale sur le Vieux continent! Hors d'Europe, le casse-tête est moins inextricable. GM peut offrir à PSA de solides perspectives en Asie - n'oublions pas qu'il est le numéro un en Chine -, voire en Inde. En Amérique latine, où GM est le numéro trois au Brésil, des synergies sont aussi à trouver. Enfin, GM pourrait entrouvrir le marché américain à son partenaire triclore, qui s'en est retiré au tout début des années 90 après y avoir fait de la figuration (quelques milliers de ventes annuelles). 
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mardi 21 février 2012

La rumeur la plus excitante depuis le 19 décembre : BMW intéressé par Saab Automobile!

Les plus mordus d'entre vous ont déjà lu l'info sur Saabsunited.com ce matin : le grand constructeur munichois serait intéressé par la plateforme PhoeniX de Saab. Cette rumeur - je dis "rumeur" car rien n'est confirmé au moment où je vous écris - m'a redonné ce matin de quoi refaire le monde, au-moins pour la journée en tous cas!

Avec la sérieuse candidature de Youngman, l'intérêt officiel de Brightwell Holdings et de Mahindra&Mahindra, une possible offre de BMW viendrait donc s'ajouter aux 6 ou 7 offres en lice selon les administrateurs judiciaires en charge du dossier Saab.

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Je profite de ce post pour vous remercier chacune et chacun d'entre vous pour vos messages sympathiques. Saab actu va prochainement s'arrêter mais ni moi ni la saabosphère francophone n'a l'intention de disparaitre de vos moteurs de recherches ou de vos favoris. Le généreux et très impliqué Jeff de SU.FR et Saablog-in m'a proposé de rejoindre son équipe, ce qui évidemment serait un honneur et un plaisir pour moi. Nous avons discuté de projets, ce ne sont pas les idées qui manquent...

A propos de projets, je regrette qu'à ce jour le réseau Saab en France n'ait pu arriver à s'organiser de façon rationnelle et cohérente. Malgré le silence apparent, pour ne pas dire pesant, de Saab France, je sais que certains travaillent pour essayer de satisfaire la clientèle au mieux. On aimerait en savoir plus, voir le noyau dur des réparateurs motivés s'organiser pour le réseau des VO et l'achat des pieces à moindre coût et avec plus de réactivité : est-ce rêver? Non puisque d'autres pays l'ont fait (Grande-Bretagne, États-Unis, Belgique, Suède). Faisons avec les gens motivés, construisons, facilitons: l'annonce d'aujourd'hui montre que tout est encore possible.

mercredi 15 février 2012

We are the Company who says.... "NEE!" (General Motors)

Toute ressemblance avec une compagnie américaine qui a fait faillite et une compagnie suédoise... (qui a fait faillite) est purement fortuite et drôle. Qui sera le roi qui saura satisfaire les chevaliers qui disent..."NEE!" ?...  :)=

Mes images du jour

Les temps sont bien difficiles pour le réseau qui travaille d'arrache-pied à maintenir le SAV. Les dernières nouvelles nous venant de Suède semblent confirmer qu'à la fin de ce mois, les administrateurs auront décidé si oui ou non un acheteur sera en mesure de racheter ce qu'il reste de Saab(i.e. ce que GM n'a pu séquestrer), si oui ou non Saab peut être vendu totalement à un prix supérieur à une vente aux enchères des différents actifs restant du griffon...

J'ai trouvé cette photo sur le site d'accueil du site international de Saab.com : assez évocatrice et symbolique... :(

Comment se fait-il qu'un tel catalogue de superbes modèles n'ait pu être produit et vendu?....
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Les trois autres images qui suivent sont ma réponse à ceux qui se demandent si oui ou non la 9-3 actuelle est bien une Saab "made in design"...